Intervention de Christophe Naegelen

Réunion du mardi 13 février 2018 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

Les Rohingyas constituent aujourd'hui la plus grande population apatride au monde (estimée entre 2 et 3 millions). De religion sunnite, ils représentent un peu plus d'un million de personnes dans le nord de l'Etat du Rakhine (autrement appelé Arakan), à la frontière avec le Bangladesh.

Utiliser le terme « Rohingya » n'est pas neutre. Le terme connote une identité birmane qui leur est contestée par le pouvoir central birman. Pour l'État birman, les Rohingyas auraient immigré depuis le Bengale (désormais appelé Bangladesh) à la fin du XIXème siècle, à l'incitation de l'empire des Indes. Ils sont donc considérés comme des « immigrés bengalis illégaux » et communément appelés « Bengalis ».

Une loi sur la nationalité de 1982 recense les « races nationales » et exclut les Rohingyas qui deviennent alors apatrides, ce qui les prive de nombreux droits fondamentaux.

Les persécutions dont ils sont victimes sont anciennes. Elles avaient déjà conduit à plusieurs exodes en 1978 et 1992, année marquée par l'afflux de 500 000 réfugiés. 236 000 Rohingyas avaient été rapatriés en 1992 aux termes d'un accord bilatéral.

Les Rohingyas subissent des restrictions touchant presque tous les aspects de leur vie, et, en particulier depuis 5 ans, leurs droits fondamentaux sont régulièrement bafoués : droit de circuler (leurs déplacements sont soumis à des autorisations strictes et ils se voient imposés un couvre-feu après 18 heures les empêchant en particulier de recevoir des soins médicaux en urgence pendant la nuit), droit à une nationalité, à des soins médicaux adaptés, à l'éducation (sur le camp, selon le HCR, 70 % sont illettrés), au travail et à la nourriture, droits politiques. Les autorités de l'Arakan se sont par ailleurs engagées dans une politique visant activement à priver les Rohingyas de leurs pièces d'identité et de leur permis de résidence, ce qui constitue un obstacle sérieux à un retour en Birmanie.

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