Nous ne parlons pas du même sujet. Je suis le premier défenseur du plan « Logement d'abord » que le Président de la République est venu présenter à Toulouse en septembre. La logique consistant à sortir les gens de la rue et à les intégrer le plus rapidement possible dans le logement est évidemment primordiale, mais il faut raisonner de façon pragmatique : tout le monde ne peut pas accéder au logement aussi simplement.
Nous connaissons encore – on le voit à Paris – des situations de crise à gérer. Les préfets, quand ils doivent loger des personnes en urgence, appellent les bailleurs sociaux, les associations, et l'on mobilise parfois des logements du parc social pour de l'hébergement. Ce sont autant de logements qui ne sont pas attribués à des ménages qui pourraient y prétendre, et j'ai évoqué dans la discussion générale les deux millions de personnes qui attendent un logement social.
Quand le dispositif d'hébergement temporaire est utilisé pour du logement, cela ne va pas non plus dans le sens du plan « Logement d'abord ». L'occupation temporaire peut être le fait d'organismes publics ou privés sans vocation sociale et sans but d'hébergement d'urgence. Ma priorité, c'est de le réserver à l'hébergement d'urgence. Je suis prêt à récrire l'amendement pour retirer la notion de public et privé car, pour moi, l'essentiel est le rôle joué par cette occupation temporaire et le sort des locaux vacants. Les bailleurs sociaux, à Toulouse, ont cédé certains logements pour occupation temporaire à l'association France Horizon, qui s'occupe de réinsérer les gens et de les accompagner vers et dans le logement : c'est comme cela qu'il faut fonctionner.