Mon avis défavorable repose sur d'autres raisons.
Premièrement, dans la pratique, fixer des objectifs chiffrés dans la loi ne marche pas. On pourrait aussi bien proposer 5 pour 1000, cela reviendrait au même. Comme vous le savez, ces places d'hébergement d'urgence sont issues d'un dialogue entre les maires et les préfets, d'une part, et les associations d'autre part. Rappelons au passage que, par le truchement de ces dernières, ces places d'hébergement d'urgence sont en grande partie financées par l'État. Cela représente une dépense de deux milliards d'euros par an, ce poste particulier ayant connu cette année une augmentation de 10 %.
Deuxièmement, notre politique a non seulement pour objet de faire face aux besoins d'urgence, mais aussi de passer de l'hébergement au logement. Nos efforts portent d'abord sur le logement. C'est pourquoi nous finançons 40 000 intermédiations locatives, 10 000 pensions de famille et 40 000 prêts locatifs aidés d'intégration (PLAI). C'est pourquoi nous sommes en train d'identifier 20 000 logements vacants pour pouvoir les donner à des personnes qui sont en situation de réfugiés.
Il faut en finir avec la politique de l'hébergement d'urgence qui se perpétue d'année en année.