Nous avons un travail considérable à mener sur trois leviers et notamment celui, extrêmement important, de la productivité, afin de faire basculer le résultat d'exploitation positivement. Certains leviers sont de l'ordre du monde du numérique, qui permet d'automatiser davantage nos systèmes. Je vous rappelle que le système ferroviaire français fonctionne aujourd'hui sur des technologies de la première moitié du XXe siècle. Un tiers des postes d'aiguillage datent d'avant 1950. Il y a donc énormément à faire dans ce domaine.
Le deuxième sujet était celui des recettes. Nous disposons là de deux axes de développement. Le premier est une structuration des péages plus incitative qu'elle ne l'est aujourd'hui. Nous travaillons sur ce sujet, sous l'autorité de l'ARAFER, et envisageons notamment de proposer des péages plus attractifs, en 2019 dans une première phase, et sans doute en 2020 ou 2021 dans une phase plus accomplie. Sur l'axe Paris-Lyon, par exemple, où le système est très saturé et la demande potentiellement croissante, il serait possible d'augmenter les péages. À l'inverse, on pourrait, sur des destinations qui aujourd'hui peinent à atteindre l'équilibre, baisser les péages pour faire baisser les prix. Cette structuration des péages pourrait ainsi aider les entreprises ferroviaires à avoir des offres plus attractives, donc à remplir davantage les trains et à avoir plus de trains.
Il faudrait par ailleurs, sur les parties les plus circulées, pouvoir mettre plus de capacité. Cela passe par des systèmes de contrôle commande des trains, qui existent technologiquement. Le premier exemple est celui du NExTEO, que nous sommes en train d'installer sur le tunnel EOLE en Île-de-France et qui va nous permettre de passer d'un train toutes les 3 minutes à un train toutes les 100 secondes, donc d'augmenter substantiellement la capacité, avec à la clef pour nous des recettes de péage supplémentaires. Le même genre de système existe sur la longue distance : sur l'axe Paris-Lyon, la capacité pourra augmenter de 25 %. Cela apportera des circulations et des péages supplémentaires. Évidemment, les investissements supposent toujours un horizon relativement éloigné, tandis qu'il est possible d'aller beaucoup plus vite dans la mise en oeuvre des mesures de productivité. Il faut savoir en outre que sur le réseau classique, nous avons en France trente ans de sous-investissement. Il suffit pour s'en rendre compte de comparer avec nos voisins allemand et anglais.