Madame la députée, l'objectif de l'État à Paris est clair : d'une part, une opération d'évacuation des campements est en cours de préparation ; d'autre part, nous voulons éviter la reconstitution de ces campements qui, comme vous l'avez souligné, sont indignes pour les personnes et occasionnent parfois des troubles à l'ordre public. Nous espérons, à cet égard, pouvoir compter sur le soutien de la mairie de Paris. On a pu le constater par le passé : la politique consistant à héberger tout le monde sans examiner les situations ne conduit qu'à la répétition des opérations de mise à l'abri, puis d'évacuation, sans fin. Il faut absolument que s'applique le droit.
En outre, dans cet accueil, chacun doit prendre ses responsabilités. Aujourd'hui, 95 % des migrants qui arrivent à Paris sont hébergés en dehors de la capitale : soit en banlieue, soit en province. Pour éviter cela, il faut lier situation administrative des migrants et hébergement plutôt que de continuer à mener une politique d'hébergement indifférenciée des personnes arrivant sur le territoire français. C'est le sens des dispositifs que nous avons mis en place : quatre structures d'accueil de jour sont désormais ouvertes, les centres d'accueil et d'examen des situations – CAES – parisiens comptent aujourd'hui 700 places permettant de garantir l'hébergement de 500 nouvelles personnes par semaine. Il faut éviter toute naïveté : les campements parisiens se composent aujourd'hui en très large partie de personnes qui refusent les mises à l'abri parce qu'elles veulent se soustraire à l'examen des situations administratives ; on note aussi la présence de filières. Face à ces situations, la seule solution est l'application du droit, et avant tout du droit de séjour.