Intervention de Monique Limon

Séance en hémicycle du mardi 22 mai 2018 à 15h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Limon :

Les pratiques actuelles, qui étaient peu connues de nos concitoyens, les ont choqués. Il faut y mettre un terme. Désormais, le prix payé aux agriculteurs devra prendre en compte leurs coûts de production.

Nous devons également mieux encadrer les pratiques promotionnelles afin de redonner de la valeur aux produits agricoles et agroalimentaires.

Le projet de loi permettra aussi aux exploitations de poursuivre un objectif de multiperformance : sociale, sanitaire, économique et environnementale.

Néanmoins, je ne veux pas laisser croire que la très grande majorité des agriculteurs a recours par facilité aux produits phytosanitaires. Les agriculteurs ont eux aussi évolué en la matière, et nous devons les accompagner intelligemment dans la réduction de l'emploi de ces produits, laquelle ne sera possible que si nous misons sur la formation, la recherche et l'innovation. C'est à ces conditions que nous répondrons de façon efficace aux attentes des consommateurs, mais également des agriculteurs.

Enfin, le texte a pour ambition de garantir une alimentation saine et durable, notamment dans la restauration collective. Le « manger mieux » n'est pas simplement une mode : c'est un véritable enjeu de santé publique. Les Français sont de plus en plus attentifs à l'origine des produits qui se trouvent dans leur assiette. Je suis personnellement très attachée à ce que le mot « accessible » figure dans le titre II, car le « mieux manger » ne doit pas être réservé aux plus aisés.

Le travail de qualité que nous avons mené en commission des affaires économiques et en commission du développement durable a déjà permis d'améliorer la rédaction de l'article 1eret la fixation des indicateurs, de renforcer le rôle du médiateur des relations commerciales, d'aboutir à une rédaction plus consensuelle de l'article 11 ou encore de développer la prévention et la sensibilisation au bien-être animal – je pense à la fonction du responsable de la protection animale, du lanceur d'alerte et de la formation des jeunes agriculteurs.

Les députés du groupe La République en marche défendront tout au long des débats des amendements visant à rendre le texte plus effectif, concernant la fixation des indicateurs, le rôle du médiateur ou la question des sanctions, mais aussi les sujets sociétaux que sont l'élevage de poules en cage ou la méthanisation.

Mes chers collègues, nous devons rendre ses lettres de noblesse à une profession trop peu considérée et trop souvent montrée du doigt à tort. Comme de nombreux Français, j'aime entendre mes compatriotes dire qu'ils sont enfants ou petits-enfants de paysan. Faisons en sorte que, demain, cette belle formule n'appartienne pas exclusivement au passé, mais demeure le signe tangible que nous avons, à notre échelle, contribué à préserver ce qui constitue l'une des fiertés de notre pays.

Nos concitoyens ne sauraient pas davantage admettre que ce qu'ils trouvent dans leur assiette résulte d'un travail injustement rémunéré, de conditions d'élevage et de production allant à l'encontre de leur aspiration au bien-être animal comme à la préservation de notre environnement.

Pour reprendre les propos du Président de la République lors de son discours de Rungis en octobre dernier, il nous faut « recréer la confiance, la confiance entre l'ensemble des acteurs, la confiance dans nos territoires, [… ] la confiance avec les consommateurs ». Tel est l'enjeu des débats qui nous attendent dans les jours à venir.

Nous devons accompagner cette transformation : c'est l'invention d'une nouvelle France agricole. Les députés de La République en marche seront à ce rendez-vous, avec à leurs côtés, je l'espère, la plus large majorité des députés de cet hémicycle.

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