Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mardi 22 mai 2018 à 15h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

C'était aussi pour encourager M. Chalmin à cesser de dire : « Ah, vous savez, monsieur le député, il faut que l'agriculture française soit plus compétitive ! » Mais que faut-il pour que les agriculteurs soient compétitifs ? Qu'ils travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Ils n'en peuvent plus, notamment les éleveurs – que je connais mieux que les céréaliers. Les éleveurs laitiers, porcins et de volailles exercent un métier difficile et exigeant ; ils ne peuvent pas être corvéables à merci. Il faut donc que les indicateurs de prix soient incontestables et que l'on redonne un rôle à l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.

Pour ce qui est des relations commerciales, je considère qu'il est de notre rôle de les moraliser. Aujourd'hui, certains acteurs de la grande distribution se livrent à des pratiques immorales. La période des négociations commerciales se déroule sur quatre mois. Un industriel de mon département m'expliquait qu'en quatre mois, il avait participé à 200 rendez-vous bilatéraux pour conclure trente-deux contrats sur trente-deux produits différents. Imaginez-vous la pression que l'on met sur les industriels ? Il est donc nécessaire de moraliser les relations commerciales.

J'en viens à la restauration collective, qui participe du deuxième pilier de ce texte, le premier, traité au titre Ier, étant la partie économique qui recouvre l'avenir et la compétitivité des agriculteurs, et qui comporte bien des fragilités. Le titre II renvoie à la philosophie de l'alimentation, de la nutrition et des techniques d'élevage. Je ne conteste pas l'idée que les filières doivent opérer leur mutation ; je regarde M. Ruffin et son groupe, car nous avons eu, à ce sujet, des débats riches en commission. Je connais assez bien les agriculteurs de ma région, qui sont principalement des éleveurs, pas des céréaliers ; ils ont compris et sont en train d'opérer la transformation nécessaire. Il leur faut un peu de temps, mais cela se fera.

J'aime bien Sophie Marceau ; née en 1966, elle est de ma classe. C'est une excellente actrice, et si elle s'intéresse un peu plus et plus longtemps aux filières de l'élevage, elle comprendra que les éleveurs et les industriels mettent en oeuvre les actions en faveur du bien-être animal, que personne ne conteste, car c'est une urgence, une nécessité absolue.

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