Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, un vieux proverbe paysan dit : « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. » Cela résume l'opinion des agriculteurs sur le texte dont nous débattons.
Dans sa première partie, celui-ci s'attaque à l'indispensable rééquilibrage des relations commerciales au sein de la filière alimentaire, sans qu'il soit certain que ce pari réussisse. La fuite en avant de la distribution, qui travaille déjà, nous dit-on, aux moyens de contourner le futur cadre législatif, laisse penser le contraire.
En revanche, dans la deuxième partie du texte, et encore davantage depuis son examen par les deux commissions, beaucoup de dispositions vont contribuer à détériorer le compte d'exploitation de nos agriculteurs ou tout simplement l'image qu'ils ont de leur propre métier. À ce stade, il est certain que des prix agricoles plus élevés restent pure spéculation, alors que, pour les charges, le doute n'est pas permis.