Oui ou non, l'Assemblée nationale va-t-elle s'élever contre le fait que cet amendement interdisant le glyphosate se retrouve dans les mains de représentants de Bayer-Monsanto, qui ont ainsi le temps de préparer leur argumentaire avant même que l'amendement ne soit porté à la connaissance des parlementaires ?
Oui ou non, l'Assemblée nationale va-t-elle réagir quand ledit argumentaire de l'UIPP est diffusé par un courriel de Dow Chemical, transmis à ses relais et demandant à ses destinataires de « sensibiliser vos députés » ? Chaque député est-il désormais fiché par ces lobbies en fonction de ses convictions ? Y a-t-il des députés dont l'agrochimie considère qu'ils sont « ses » députés et qu'ils auraient un mandat impératif ?
Enfin, et surtout, oui ou non, l'UIPP, qui est soumise au code de déontologie applicable à tous les représentants d'intérêts, en application des lois récentes sur la transparence de la vie publique, va-t-elle faire l'objet d'une mise en demeure par l'Assemblée nationale comme le prévoit l'ordonnance relative au fonctionnement des assemblées parlementaires ?
Chers collègues, il est inacceptable que des lobbies puissent avoir un accès privilégié à des informations internes à l'Assemblée nationale afin de déployer des stratégies destinées à court-circuiter nos débats. C'est désormais la crédibilité même du Parlement qui est en cause. Je m'adresse à chacun de vous en espérant un sursaut de la démocratie pour que ces méthodes soient unanimement dénoncées, refusées et sanctionnées.