Madame la députée, je vous sais particulièrement attachée au sujet que vous évoquez. M. le ministre de l'éducation nationale n'ayant pu être présent aujourd'hui, je vais tâcher de vous éclairer.
Ce sujet est essentiel car aujourd'hui, un enfant sur mille naît sourd. Notre pays compte pas moins de 300 000 personnes sourdes, mais seulement un tiers d'entre elles – 100 000 – , pratiquent la langue des signes française, contre 170 000 dans le monde.
Sénèque disait que le langage de la vérité est simple. Vous avez raison de rappeler que le droit au langage, la possibilité du langage, est inaccessible pour beaucoup.
C'est vrai, nous avons pris du retard. Depuis la loi Fabius de 1991, qui avait fixé l'objectif d'un enseignement bilingue entre le langage des signes et celui pratiqué en français pour l'écrit, beaucoup de retard a été pris.
La loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 août 2013 mentionnait les élèves déficients auditifs et posait le principe du libre choix de communication pour les élèves sourds.
La conférence nationale du handicap, qui s'est tenue en 2014, a rappelé que ce parcours, qui permet en principe aux jeunes sourds de bénéficier d'une notification des maisons départementales des personnes handicapées ou des maisons départementales des personnes autistes pour un accompagnement adapté, se heurte à des obstacles de mise en oeuvre, ce qui n'est pas acceptable.
La circulaire relative à la mise en oeuvre du parcours des jeunes sourds, publiée le 3 février 2017, comporte de nouvelles mesures qui tendent, vous le savez, madame la députée, à améliorer la scolarisation des jeunes sourds et le respect du principe du libre choix de la communication. Cette circulaire, prise par le prédécesseur, ou plus exactement la prédécesseure, de Jean-Michel Blanquer, reste la feuille de route du ministère de l'éducation nationale parce que nous devons rattraper un retard important.
Par ailleurs, 400 millions d'euros supplémentaires sont mobilisés cette année pour accompagner les personnes en situation de handicap. Nous devons agir chaque jour pour assurer l'égalité de tous.