Moi non plus, je ne voterai pas l'amendement de M. Jumel, mais je suis sensible à ses arguments. Monsieur le ministre, que garantissons-nous grâce à ce dispositif ? D'une manière certaine, la marge pour la grande distribution, ce qui peut, le cas échéant, éviter qu'elle ne recoure au système des marges arrière pour dégager de la marge autrement, par exemple en demandant une palette supplémentaire. On connaît tous par coeur les techniques de la grande distribution.
En revanche, je ne suis pas certain que le ruissellement atteindra le producteur. Autant le raisonnement se tient pour des produits non transformés, comme la botte de radis ou la salade, autant il me laisse sceptique concernant les produits transformés. Prenons l'exemple des viennoiseries, pour lesquelles le prix de la céréale représente environ 4 % du prix total : comment s'assurer que le producteur sortira gagnant du calcul de marge ? Nous n'avons aucun moyen de le lui garantir.
Le raisonnement vaut pour les crèmes dessert, et la part du lait. C'est pourquoi votre raisonnement me laisse sceptique pour ces produits transformés, qui représentent pourtant la majeure partie des ventes dans l'alimentation.