Christian Jacob a raison : ce texte ne va pas suffisamment loin ; il reste beaucoup de chemin à parcourir. Mais, malgré tout, c'est un petit début : depuis dix ans que je suis député, c'est la première fois qu'un Gouvernement ou un rapporteur aborde le problème des centrales d'achat, et que je ressens une volonté de commencer à faire quelque chose.
Oh, certes, on ne peut pas dire que l'on s'attaque au problème ! Mais il est identifié.
Les sous-amendements que le groupe UDI, sous la houlette de Charles de Courson, Antoine Herth, Franck Riester, Lise Magnier et moi-même, a déposés cherchent à rendre l'amendement du rapporteur plus directif et plus impératif et à en resserrer le sens.
Nous voterons évidemment l'amendement du rapporteur et les sous-amendements, en souhaitant qu'avant la deuxième lecture, nous continuions à accentuer la pression. Nous avons un col très difficile à franchir. Nous devons absolument poser des exigences aux centrales d'achat et à la grande distribution. Nous ne pouvons plus les laisser agir impunément et imposer leurs conditions aux industriels avec les conséquences que nous connaissons pour les agriculteurs, et pour le partage de la valeur ajoutée.
Je n'oublie pas le fil rouge de notre discussion : le revenu de l'agriculture et des agriculteurs, c'est-à-dire des femmes et des hommes qui doivent récolter de leur travail un salaire décent. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, essentiellement parce que la valeur ajoutée est mal répartie.
Je fais le lien avec le débat de ce matin auquel Richard Ramos a participé. Nous avons largement évoqué le consommateur et les prix à la consommation. Il faut, en effet, expliquer au consommateur que l'alimentation, la nutrition a un coût, un prix. Nous devons continuer à travailler sur le juste prix, la valeur ajoutée partagée, la moralisation des relations commerciales, afin que la grande distribution devienne plus raisonnable et plus humaine dans ses relations avec ses partenaires – honnêtement, elle ne l'est pas aujourd'hui. Cela vaut aussi pour certaines grandes industries ayant une envergure européenne et internationale.
Nous voterons cet amendement, mais nous devrons aller bien plus loin en deuxième lecture.