La politique de la montagne étant un enjeu essentiel pour nos territoires, on ne peut que se féliciter de l'adoption par la commission de l'amendement d'Arnaud Viala, et je remercie le ministre et le rapporteur de l'avoir retenu.
Il est important de parler de la montagne, à l'heure où nous examinons un projet de loi qui tend à accorder plus de reconnaissance aux agriculteurs, à augmenter leurs revenus et à rendre notre alimentation plus saine.
S'il faut soutenir l'agriculture de montagne, il faut également méditer ses enseignements. Avec souvent moins d'une unité de gros bétail – UGB – à l'hectare, une vache Salers dispose pour paître de l'équivalent de deux terrains de football. On est bien loin des feed lots canadiens, où l'on détient 25 000 têtes !
L'élevage en montagne, qui consomme plus de 85 % d'herbe, rend de nombreux services à l'environnement : stockage du carbone, amélioration de la qualité des eaux. Sans allonger ce plaidoyer, je rappelle que l'agriculture joue aussi un rôle essentiel dans le maintien des services, qu'elle fait reculer la friche dans nos vallées et façonne les paysages.
Accompagner l'agriculture de montagne, ce n'est pas faire l'aumône aux femmes et aux hommes qui en vivent, mais reconnaître qu'ils jouent un rôle essentiel.
Aujourd'hui, l'agriculture de montagne est à bout de souffle : nos enfants hésitent à reprendre les exploitations ; avec moins de 400 euros par mois, c'est la misère qui les attend. Et que dire de nos retraités, qui vivent avec moins de 600 euros par mois ? Il est donc urgent de donner un nouveau départ à cette politique de la montagne, et ce ne sont pas les accords de libre-échange ou les négociations de la PAC qui nous rassurent.