C'est un article très attendu. On a beaucoup évoqué la qualité, et je crois en effet que l'école, la restauration collective en général, peut avoir à travers l'éducation à la qualité un impact, notamment sur la jeunesse, pour préserver des traditions qui se perdent – y compris et surtout dans les familles. De ce point, de vue, l'objectif de l'article 11 est utile. Et puis il y a la manière dont vous libellez l'instrument : 50 % des produits composant les plats devront bénéficier d'un label de qualité ou être issus du bio ou d'une production locale. Cette formulation me déplaît quelque peu, parce que si vous laissez certes le choix – ce qui est normal, et certains de mes amis apprécient beaucoup d'avoir le choix – , je me fais du souci en pensant à un département comme le Vaucluse – dont mon collègue Jean-Claude Bouchet également présent ce soir pourrait en parler avec talent. Notre département est tourné vers l'agriculture, avec un réel besoin de sauver des exploitations, de développer le revenu des agriculteurs et de mieux propager les circuits locaux, et notre priorité, c'est bel et bien que la restauration collective s'abreuve aux produits locaux. Mais je crains que, si le prix est l'unique critère de choix, soient plutôt préférés des produits bio que des produits locaux. Ce serait des produits bio locaux, cela ne me gênerait pas, mais le produit bio étranger… il ressemble à du bio, est marqué « bio », mais, monsieur le ministre, je suis quelque peu agnostique en la matière. Et je sais qu'un bon nombre de productions françaises concurrencées par des pays de l'Union européenne ou extérieurs à l'Union ont disparu, et que maintenant les Français mangent, par exemple, des cerises traitées au diméthoate, substance interdite en France – mais il s'agit de cerises italiennes, turques ou espagnoles.