Je ferai quelques remarques pour soutenir le rapporteur et le Gouvernement. Vous aurez remarqué notre discrétion, mais il arrive un moment où l'on entre dans la mêlée.
Tout d'abord, l'Europe que nous aimons n'est pas une grande France. L'Europe et les règles qu'elle nous impose, avant tout pour nous protéger, comme l'a rappelé Mme la rapporteure pour avis, ce qui est particulièrement vrai pour l'agriculture, nous appellent à des compromis.
Ensuite, je voudrais saluer, une fois n'est pas coutume, la volonté dont a témoigné Stéphane Le Foll pour imposer une mesure qui n'allait pas de soi en Europe. Et c'est en tremblant que nous avons soutenu l'initiative de Barbara Pompili, car elle atteignait les limites. Surtout, n'allons pas plus loin. Le combat qui fut celui de M. Le Foll, porté par des députés comme Germinal Peiro pendant plusieurs années, fut extrêmement difficile. Soutenons le plaidoyer français mais en tenant compte de la diversité de l'Europe.
Également, dans les états généraux de l'alimentation, un principe m'a énormément frappé : au sein d'un pays démocratique, l'établissement des normes est une prérogative de la puissance publique ; elle ne peut pas être laissée aux seules forces du marché ou à l'opinion publique. Méfions-nous de toutes les injonctions de l'opinion publique et des modes du moment. Allons-nous étiqueter à chaque peur, chaque phobie, chaque légende urbaine qui jaillit soudainement ? Retrouvons un peu de continuité et de raison.
Enfin, je salue la prudence du Gouvernement au sujet des questions liées à l'abattage rituel. Notre société n'a pas besoin de créer de nouvelle polémique. Elle a besoin de pacification, d'écoute et de paix.