Madame la ministre, je souhaite vous interroger sur la question de l'extraction des granulats marins, et plus particulièrement sur notre capacité à inscrire durablement cette filière dans la feuille de route pour l'économie circulaire. En effet, bien que les ressources en sables et granulats semblent inépuisables – environ 120 millions de milliards de tonnes –, ces exploitations en zones côtières touchent des espaces sensibles, aux enjeux capitaux en termes d'impact sur le milieu marin et ses fonctions écologiques.
J'ai récemment rencontré certains opérateurs du secteur qui, même s'ils ont peu intégré le recyclage dans leur modèle économique, continuent à considérer que leurs activités n'ont que très peu d'impact, voire aucun, sur l'évolution de l'espace littoral, et plus particulièrement sur le phénomène de recul du trait de côte. Je ne partage pas cet avis, et je sais que nous nous rejoignons sur ce point. Le boom de la construction et les besoins de notre société ne suffisent évidemment pas à justifier ces pratiques. Loin de moi de vouloir mener la filière au cimetière, comme on me l'a reproché ! Il s'agit bien plutôt de l'accompagner vers un nouveau modèle, plus respectueux de notre planète et de ses océans. Vous nous avez parlé du projet de créer une filière REP pour les déchets du bâtiment. Sera-t-elle suffisante ? Vraisemblablement non. Dès lors, comment peut-on mobiliser et accompagner les opérateurs, en préservant les emplois, vers un nouveau modèle qui concoure à la réalisation de vos objectifs ?
Le 29/05/2018 à 19:54, H.Luquet a dit :
Monsieur le Député,
En Baie de Seine nous accumulons chaque année 5 Millions de m3 (l'équivalent de la capacité de 3 stades de France) de dragages de sédiments de l'Estuaire de la Seine clapés au dessus de la fosse du Machu au centre de la Baie au niveau de Cabourg. Un peu plus loin des granulats sont extrait, et les carrières normandes peinent à approvisionner le BTP. Depuis toujours, non seulement on nous dit que les sédiments ne sont pas pollués, mais qu'ils ne sont pas utilisables par le BTP. A quand la création d'une industrie digne de ce nom pour utiliser e transformer ces sédiments ? Nous comptons sur vous pour inciter le gouvernement à financer la recherche d'une solution industrielle.
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