La sécurité de nos quartiers et de nos halls d'immeuble mérite que l'on s'y attarde. Il faut lutter contre le très fort sentiment d'impunité dont je parlais. Il faut donc revoir l'ensemble de notre architecture pénale pour être en mesure d'agir, et agir vite et ferme.
Quels sont les véritables problèmes posés par l'occupation de ces espaces ? Il y a souvent l'atteinte à la dignité des personnes, en particulier des femmes, et le trafic de drogue. Ce dernier point est central et constitue l'axe dur de la politique répressive qu'il faut mener dans nos quartiers. Toutes les bonnes intentions et tous les moyens mis en oeuvre – je pense au plan Borloo que vous avez mis de côté – n'auront aucun effet sans une véritable lutte contre l'économie souterraine qui gangrène nos quartiers.
M. Denormandie parlait de l'attention portée par Emmanuel Macron aux jeunes de banlieue : à ma connaissance, il les encourageait à devenir milliardaires… Mais aujourd'hui, la seule manière de gagner de l'argent à grande échelle dans les quartiers, c'est le trafic de drogue. Je vous renvoie à un rapport d'information que j'ai rendu avec un collègue de La République en Marche, médiatisé en son temps pour de mauvaises raisons, dans lequel nous proposions des dispositifs pour agir vite contre ce type de regroupements généralement liés aux trafics de drogue. Ce qui suppose une présence massive de la police nationale – et de la police municipale, souvent oubliée dans ces dispositifs.
Je vous rappelle, en vous renvoyant une nouvelle fois au rapport Borloo, que les statistiques montrent que deux fois plus de personnes se sentent en insécurité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), et que l'on y constate un recul du droit commun, avec moins de policiers dans les commissariats des QPV que dans les autres.