Ma question, à laquelle j'associe Blandine Brocard, porte sur les écoles de production, qui constituent de véritables lieux d'innovation pour des pédagogies alternatives. Ces écoles sont actives et performantes sur le créneau des jeunes non adaptés à la pédagogie classique du collège. Après avoir galéré jusqu'à la troisième, ces enfants se retrouvent dans un lycée professionnel qu'ils n'ont souvent pas choisi et où tout continue à fonctionner sur le même modèle : le taux d'abandon atteint 27 %. Ces jeunes ont des difficultés à trouver un employeur pour réaliser un apprentissage et, quand ils y parviennent, 40 % s'arrêtent avant le terme prévu. Les résultats des 25 écoles de production, qui sont réparties sur l'ensemble du territoire national, sont spectaculaires alors qu'elles s'adressent à un public initialement jugé difficile et fragilisé : le taux d'abandon n'est que de 5 %, celui de la réussite aux examens académiques du CAP et du bac professionnel supérieur de 12 à 20 points à la moyenne, 45 % des jeunes poursuivent ensuite leurs études, tandis que les autres sont dans leur quasi-totalité embauchés dans un délai de deux mois. J'aimerais savoir ce que vous proposez, madame la ministre, afin de pérenniser ces écoles qui font comme mon groupe politique : elles marchent. (Sourires.)