Intervention de Justine Benin

Réunion du mercredi 23 mai 2018 à 16h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJustine Benin :

Le cahier des charges du conseil en évolution professionnelle (CEP) comporte actuellement un verrou : les prestataires de bilans de compétences n'ont pas le droit d'en réaliser. Cette situation peut conduire à une perte de valeur tant au niveau individuel que pour le système dans son ensemble. Lorsqu'un actif pousse la porte d'un centre de bilans de compétences, il fait part d'une situation ; le professionnel effectue alors une première qualification du besoin et oriente vers le dispositif adéquat, qui peut être un bilan de compétences ou un CEP. Le retour d'expérience montre que la prescription d'un bilan de compétences après un CEP est quasiment inexistante – le taux est inférieur à 2 %. Lorsque l'accueil est bien fait, il n'y a pas d'autoprescription : le bilan de compétences et le CEP répondent à des demandes sociales différentes. Quel est le gain de fluidité pour la personne si le CEP et le bilan de compétences sont séparés ? Il est regrettable que le système se prive d'un vivier de professionnels immédiatement opérationnels pour réaliser des CEP, alors que l'on attend depuis plusieurs années que ce dispositif monte en charge très rapidement. Un tel verrou oblige à former des conseillers en évolution professionnelle, alors que les prestataires de bilans de compétences sont en mesure d'assurer le service. Quelle est donc l'efficacité ?

Il me semble par ailleurs nécessaire d'envisager un financement spécifique du bilan de compétences pour les publics faiblement qualifiés qui subissent une double peine : leur compte personnel de formation (CPF) est généralement moins garni que celui des autres actifs en raison des nombreuses ruptures qu'ils ont connues dans leur parcours professionnel. Je trouve que le projet de loi peut aller plus loin dans l'accompagnement des actifs vers l'autonomie si le bilan de compétences et le CEP sont conçus de manière articulée et complémentaire.

En dernier lieu, je sais que nous pourrons compter sur votre audace, madame la ministre, pour rendre de bons arbitrages au sujet des surcoûts locaux, des opérateurs de compétences et des critères de péréquation dans les outre-mer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.