Je rappellerai tout d'abord deux axes de la réforme. Dans son premier axe, le projet de loi vise à réduire les inégalités d'accès à la formation, notamment au profit des salariés des TPE-PME (très petites entreprises-petites et moyennes entreprises), des demandeurs d'emploi, qui bénéficieront d'un fléchage dédié, et des personnes les moins qualifiées, qui bénéficieront d'un renforcement du CPF. Le second axe que je souhaite souligner ici vise, tant dans le cadre de l'orientation que tout au long du parcours professionnel, à accompagner les individus et la société dans son ensemble pour faire émerger une culture de l'orientation : il s'agit de faire en sorte que les jeunes puis les adultes s'approprient pleinement cette question.
Comment accueillez-vous la simplification du plan de formation, ouvrant l'accès à de nouvelles modalités pédagogiques – à distance ou en situation de travail ? En quoi ces modifications affecteront-elles la manière dont les employeurs investiront dans le capital humain de leurs salariés ?
Contrairement à vous, je considère le CPF en euros à la main de l'individu comme un formidable outil de coconstruction du projet de formation. L'individu disposera de ressources pour se former. Il sera amené à réfléchir à la bonne utilisation de ces ressources et donc à se rapprocher de son entreprise pour en discuter. Je vois là une manière de développer le dialogue social au sein de l'entreprise et de la branche mais aussi de faire de la pédagogie, notamment dans le cadre de l'entretien professionnel. On sait que pour qu'une formation soit efficace, il faut que la personne formée soit motivée : comment comptez-vous vous saisir de cet enjeu ?