Je me réjouis que certaines nouvelles dispositions du projet de loi dont nous discutons soient reprises des états généraux de l'alimentation, dont j'ai présidé l'atelier 10, sur le thème « Lutter contre le gaspillage alimentaire ». Nous avions bien travaillé et formulé des propositions très concrètes et opérationnelles, dont certaines, concernant en particulier la restauration, figurent dans le projet de loi.
Il me semble cependant que nous pouvons aller encore plus loin car, contre le gaspillage alimentaire, il faut toujours être volontariste. L'amendement que je vous soumets vise à responsabiliser les restaurateurs en instaurant une obligation de proposer des doggy bags – ou sacs à emporter – qui, si vous ne terminez par votre repas au restaurant, vous permettent d'emporter vos restes.
Cette disposition avait suscité quelques préventions de la part des restaurateurs lorsque l'idée en avait été lancée dans le débat public au cours des années précédentes, les restaurateurs demandant qui serait responsable – le restaurateur ou le client ? Il faut être clair : c'est le client. Une fois que le repas a été acheté et payé, il y a transfert de responsabilité ; c'est le client qui devient responsable. Il faut cependant mettre à la disposition de chacun des clients, lorsqu'il le souhaite, les doggy bags, les boîtes permettant d'emporter les restes du repas qu'il n'a pas terminé.
Cet amendement tend donc à ce que les restaurateurs proposent à ceux de leurs clients qui le souhaiteraient des doggy bags, ou boîtes à emporter, afin de bien montrer que, dans notre pays, chacun est responsable face au gaspillage alimentaire, que chacun a une part de responsabilité, que chacun peut agir. Ce n'est nullement anecdotique, mais c'est, au contraire, un signe très fort qu'on peut envoyer aux Français avec ces dispositions.