Intervention de Richard Ferrand

Séance en hémicycle du dimanche 27 mai 2018 à 15h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 13

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ferrand :

On est paysan et on est éleveur parce qu'on aime les animaux. On est paysan et on est éleveur pour avoir, toute sa vie durant, un métier en lien direct avec les animaux. Par conséquent, même si je n'ai pas de crainte majeure – cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant – , je ne voudrais pas que l'on puisse opposer la condition paysanne à la condition animale. Les deux ont partie liée. Pour qui va souvent dans les fermes, il est aisé de constater avec quel soin les lieux sont entretenus et les animaux sont traités, et comment l'immense majorité des agriculteurs vit comme une fierté le fait de prendre en compte les animaux.

En aval, il faut également considérer la question sociale dans les abattoirs. Je suis élu d'un territoire qui en compte plusieurs, dont certains ont récemment été dans l'actualité. La condition ouvrière y est extraordinairement rude : lorsqu'il s'agit, par exemple, d'aller chercher les poulets pour les poster à l'endroit où ils vont être abattus pour être ensuite consommés, c'est dur ; ce travail doit être accompli dans des conditions convenables, les bêtes devant être étourdies avant d'être abattues. Il ne faudrait pas non plus oublier qu'on ne part pas de rien. La France a de quoi être fière : notre pays est premier en matière de sécurité alimentaire, d'exigence de traçabilité et de respect des normes, y compris des normes de bien-être animal. Songez que les directions départementales de la protection des populations ne sont jamais avares de contrôles sur les sites d'abattage et vérifient toujours que les règles sont convenablement appliquées ! Ne donnons pas à nos compatriotes l'impression que nous partons de zéro car, dans tous les lieux d'abattage de France, s'appliquent déjà des règles très exigeantes d'hygiène et de sécurité ainsi que des règles relatives à la condition animale ! Ces lieux font l'objet d'innombrables contrôles qui nous permettent d'afficher cette qualité et cette sécurité alimentaires.

L'article 13 cherche à prendre en compte une série d'enjeux nouveaux et de problématiques émergentes. Néanmoins – je le dis au nom de notre groupe, qui, comme Cédric Villani et d'autres collègues l'ont souligné, est unanime sur cette idée – , à aucun moment il ne doit nous faire dévier des deux enjeux qui font ce grand texte présenté par le ministre Stéphane Travert : la juste rémunération des paysans de France et l'alimentation saine et durable. À côté de ces deux axes, il faut prendre en considération d'autres enjeux, centraux ou périphériques, consubstantiels à ce qui nous réunit avant tout : notre agriculture et notre alimentation.

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