Intervention de Mathilde Touvier

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 9h20
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Mathilde Touvier :

Il est toujours possible de faire des études de cohorte, comme nous l'avons fait pour NutriNet-Santé, en observant les personnes, sans leur dire de consommer plus de tel ou tel aliment. Ils suivent leur comportement habituel, soumis à l'offre et à leurs choix, et nous observons ce qui se passe. Ce que nous ne pouvons pas faire, ce sont des essais contrôlés randomisés dans lesquels, comme nous le ferions avec les souris, nous mettrions les personnes en situation de groupes expérimentaux auxquels on demande de manger ceci ou cela.

D'un point de vue épidémiologique, à l'image de la cohorte NutriNet-Santé, il est possible de faire des études d'observation et de les coupler avec des études de mécanisme chez l'animal ou sur des modèles cellulaires pour obtenir cette notion de causalité. Si, dans le projet que nous lançons, nous observons que la consommation de tel additif est associée à une augmentation de paramètres inflammatoires au niveau sanguin ou au risque de telle maladie, ces associations seront très intéressantes au niveau humain. Nous pourrons alors vérifier au niveau animal, en exposant les souris à ces mélanges d'additifs, qui sont ceux de la population française actuelle, pour voir si, là aussi, nous constatons expérimentalement une augmentation de l'inflammation, des développements de tumeurs, etc. Donc, cette notion de causalité, nous allons pouvoir l'approcher en couplant la recherche épidémiologique avec la recherche expérimentale.

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