Pour compléter le propos de Mathilde Touvier, ce que l'on peut également attendre, ce sont les mesures de précaution. Aujourd'hui, vous l'avez compris, ces produits ultra-transformés sont souvent ceux qui font l'objet des plus fortes promotions, d'une publicité et d'un marketing extrêmement soutenus. Ils sont souvent aussi plus accessibles économiquement. Nous n'avons pas parlé des inégalités sociales de santé, mais ces produits ultra-transformés sont plus consommés par des populations plus défavorisées.
Donc, des mesures sont possibles.
Réguler la publicité en fonction de la qualité nutritionnelle pour éviter qu'il y ait une promotion et un marketing excessifs dans ce domaine, me semble un élément important.
On peut également utiliser des régulateurs économiques. Je sais qu'il n'est pas toujours facile de parler de taxation et de subventions, mais rendre plus facilement accessibles des aliments de bonne qualité nutritionnelle et moins accessibles ceux qui s'éloignent de ce que l'on souhaite tant sur le plan de la composition nutritionnelle que des additifs, est aussi un moyen d'agir.
Il est aussi possible de fixer des standards de référence, dire qu'un aliment dans une gamme donnée doit avoir une composition nutritionnelle basée sur le modèle le plus favorable. Vous avez vu la variabilité qui peut exister sur un éventail de trente-cinq mueslis aux pépites de chocolat. Pourquoi autoriser que certains soient extrêmement gras, sucrés, salés et contiennent en plus des additifs quand d'autres le sont moins ?
Des mesures sont donc possibles, qu'il est, bien évidemment, nécessaire de soutenir par une volonté politique et, en attendant que se mette en place cette dynamique de démonstration de la preuve à l'initiative de l'industriel, éviter au moins qu'il y ait une promotion et une accessibilité facile de ces aliments qui sont de qualité nutritionnelle défavorable et qui contiennent des additifs dont les risques potentiels nous interpellent.