C'est une très bonne question, qui représente encore un véritable défi méthodologique, mais c'est vraiment ce que nous recherchons en lançant ce projet. L'idée est non seulement d'évaluer les liens entre chacun des 400 additifs et la santé, mais également de regarder, dans la population, tels qu'ils sont consommés actuellement, les clusters multi-expositions. Les personnes qui vont consommer beaucoup d'aliments ultra-transformés ne vont pas être exposées à un seul additif, mais à de nombreux additifs. De quelle manière ? Comment sont-ils combinés ?
Il peut, en effet, y avoir des synergies mécanistiques induisant une potentialisation de l'action de l'un sur l'autre et, donc, un effet synergique. L'inverse peut aussi se produire. Mais nous n'en savons rien pour le moment. C'est vraiment ce que nous voulons étudier avec ce projet. Nous avons évoqué les évaluations de l'EFSA. L'EFSA ne prend jamais cela en compte, c'est-à-dire que chaque additif est évalué séparément et la dose journalière admissible, celle à ne pas dépasser, est fixée par additif. Nous n'avons aucune idée des mécanismes d'interaction. C'est un sujet que nous voulons creuser avec ce projet.