Chers collègues, j'entends avec intérêt les discussions qui se succèdent et, jusqu'au milieu de cet après-midi, malgré leur longueur et leur caractère parfois répétitif, j'ai trouvé les débats très posés et très intéressants. C'est, je crois, le premier texte de loi pour lequel j'ai un vrai plaisir à écouter aussi longtemps les discours et les arguments des autres, de quelques bancs qu'ils viennent.
Depuis la fin de l'après-midi, je sens, pour des raisons tout à fait compréhensibles, une certaine tension et je souhaiterais que nous en revenions à une forme d'échange respectueux des convictions de chacun, même si cela n'enlève rien à ce que chacun croit.
Cela dit, j'en reviens au lapin, avec un certain nombre de questions. Je suis élu de la Vienne, où l'on trouve encore, comme dans le département voisin des Deux-Sèvres, des élevages de lapins. Cette filière est en voie de disparition, et cela pour plusieurs raisons.
Les propos de M. Dombreval me font m'interroger car, pour moi, les antibiotiques étaient interdits en élevage cunicole, ce qui explique une forte mortalité. Comme on met plusieurs lapins dans la même cage, cela donne lieu à des blessures, voire à du cannibalisme et, faute d'antibiotiques, les problèmes sanitaires se développent, provoquant une mortalité encore plus importante.
Il faut donc, à chaque fois qu'on met en place un dispositif – comme la suppression des antibiotiques, qui avait du sens, car elle évitait de trouver des traces d'antibiotiques dans les viandes – , en mesurer aussi les conséquences. Je ne connais pas les modes d'élevage alternatifs, mais je vois une filière tellement en difficulté qu'elle ne peut plus investir ni communiquer sur la viande de lapin, et qu'elle va purement et simplement disparaître.
J'invite donc le Gouvernement à accompagner cette filière en grande difficulté vers, peut-être, de nouveaux modes d'élevage ou vers un développement de la consommation, car la viande de lapin est très saine et excellente d'un point de vue qualitatif et nutritionnel. Une démarche d'accompagnement est nécessaire, sans stigmatiser cette filière en grande difficulté.