L'amendement de notre collègue règle des questions qui sont soulevées à chaque occasion dans l'hémicycle. Il nous dit, en effet, que la méthode permettra d'être efficace. Le ministre nous dit, quant à lui, que le plan est lancé. Notre collègue propose une date, un horizon, et le fait d'autant plus tranquillement que la méthode existe – ce que confirme le ministre en indiquant que l'État y consacre de l'argent.
On nous répond que la question relève d'un décret. Soit, mais ce ne serait pas la première fois que notre assemblée adopterait des mesures qui relèvent du décret. Cela ne doit donc pas nous arrêter. Ce serait, au contraire, un signal que nous donnerions. Vous anticiperiez même, monsieur le ministre, le règlement de la difficulté que vous rencontrerez demain.
En effet, lorsque le procédé aura été mis au point, comme l'indique notre collègue, tout le monde saura qu'il existe et qu'on peut faire autrement que de broyer des êtres vivants. Vous ou votre successeur serez alors confronté au problème consistant à interdire la méthode actuelle, puisqu'on saura faire autrement. Or, comme, dans l'intervalle, personne n'aura rien dit ni fixé de date, certains n'investiront pas, tandis que d'autres feront des investissements ou considéreront que la situation est une évidence, au point que l'Assemblée nationale a refusé de décider.
Je sais bien que vous m'objecterez les plans de filière, la discussion en cours – je sais tout cela ! Mais après tout, sur des sujets comme cela, nous aussi, nous avons quelque chose à dire ! Je voudrais vous le dire, dans cette circonstance comme dans toutes les autres, il faut une tierce partie dans la discussion avec les corporations. Il y a les corporations, il y a le Gouvernement, dont c'est le rôle, et puis il y a la tierce partie : la société tout entière. Et la société tout entière est représentée sur ces bancs.
La tierce partie peut décider que, sur ce point, la date sera 2022 – je vous soutiendrai, collègue ! Que chacun s'y mette maintenant parce que c'est une abomination que de broyer des êtres vivants et de dire : « Attendez, on va discuter, on va prendre le temps ». Non, nous n'avons pas le temps, si vraiment nous croyons tous, comme nous l'avons dit, qu'il est inacceptable de se comporter de cette manière-là avec des êtres sensibles !