Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du dimanche 27 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Après l'article 13 ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

Je veux d'abord saluer publiquement ici le sérieux du travail qu'accomplit Olivier Falorni depuis maintenant des années, et dire combien j'ai apprécié la rigueur de notre collègue Dombreval lors des débats en commission.

Je suis fils d'éleveur, petit-fils d'agriculteur, et je suis élu dans un département, la Mayenne, où l'on trouve des outils d'abattage en nombre.

Il se trouve que – comme vous l'avez rappelé, monsieur le ministre – , je suis aussi président du Conseil national de l'alimentation, lequel abrite le comité d'éthique en abattoir installé par votre prédécesseur, Stéphane Le Foll, pour que le CNA réfléchisse à ce que devrait être l'abattoir du XXIe siècle, en particulier du point de vue éthique. Tel sera le sens de mon propos ce soir.

Ce que vous dites, les uns et les autres, c'est que faute de présence humaine, la vidéosurveillance est un pis-aller, un palliatif. Nous n'avons pas les moyens de renforcer cette présence ; donc nous cherchons d'autres solutions. On ne peut nier, cependant, que celle qui est proposée pose de vraies questions de fond, d'ailleurs rappelées par Loïc Dombreval. Sommes-nous favorables à une société de la surveillance généralisée ? À la présence de caméras dans tous les lieux où il risque d'y avoir un problème ?

Nous devons donc prendre mille précautions, et mener, avec exigence, une réflexion éthique afin de comprendre ce que le recours à la vidéosurveillance dit de nos choix de société. C'est pourquoi je rejoins l'amendement de Loïc Dombreval. Il y a nécessairement besoin d'une expérimentation. C'est parce qu'il faut avancer avec prudence qu'il faut passer par l'évaluation, en particulier sur le plan philosophique et éthique. Les choix que nous allons faire nous engagent, et pas seulement pour la question des abattoirs.

Les conclusions du Comité national d'éthique des abattoirs seront remises au mois de septembre. Nous avançons bien. J'espère – mais je ne saurais en douter – que ce travail sera pris en considération par le Gouvernement et lui permettra de préciser son action. Mais quel que soit le dispositif retenu, la présence humaine sera toujours indispensable. Il ne faudra pas se priver de mettre des moyens humains là où il y en a besoin, car c'est un rempart contre certaines dérives.

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