Je voudrais, au nom du groupe La République en marche, m'associer aux propos de M. le ministre concernant la qualité des débats, non seulement sur la question de la vidéosurveillance, mais depuis le début des échanges sur le bien-être animal. Nous touchons là au coeur de la mission qui nous est confiée, à ce qui fait la noblesse de la politique.
Nous devons tenir compte, d'un côté, d'éléments rationnels incontestables : la vidéo n'apportera pas, à elle seule, une solution miraculeuse. Nous ne devons pas stigmatiser les entreprises de ce secteur ni les salariés, qui accomplissent des tâches dont nul ne conteste la pénibilité ni la complexité. Il est évident qu'il faut aussi se garder de désorganiser des filières en leur imposant un surcroît de réglementation, de contrôle et de suspicion.
Face à ces éléments rationnels, nous devons aussi tenir compte, à l'évidence, des convictions qui touchent au plus intime d'un certain nombre d'entre nous et de la population que nous avons l'honneur de représenter ici. Ces éléments causent une indéniable émotion, qui n'est pas mauvaise en soi, ni nécessairement contradictoire avec la raison et les éléments objectifs. Notre mission, c'est précisément de réconcilier la raison et l'émotion. Ce n'est pas spécifique à la question dont nous débattons aujourd'hui ; nous avons eu, à de multiples occasions, à opérer cette conciliation dans cet hémicycle.
Nous devons réussir cette conciliation en trouvant un compromis exemplaire. C'est clairement ce que nous propose notre collègue Loïc Dombreval par l'amendement no 1561 . Cette proposition ne stigmatise aucun métier, aucune personne, aucun élément. Elle vise à mettre en place une expérimentation : si les faits venaient à révéler que nous faisons fausse route, alors il serait très facile de revenir en arrière. Elle se fonde, enfin, sur un élément clé : le volontariat. Nous ne voulons forcer la main de personne, ni stigmatiser qui que ce soit, ni entraîner cette filière, cette profession, dans une voie qu'elle ne souhaite pas emprunter.
Ce compromis a été élaboré avec beaucoup de soin ; cela a pris beaucoup de temps, occasionné beaucoup de discussions. C'est l'exemple même de la mission qui nous incombe, dans cet hémicycle : concilier, en quelque sorte, les contraires.