Cet amendement vise à s'appuyer sur l'expérience de l'ANSES. Le travail de l'agence a été décrié mais, pour avoir fréquenté ses membres ces dernières années, je suis convaincu qu'elle accomplit un travail extraordinaire. J'ai beaucoup de respect pour elle. Son seul point faible, c'est sa communication auprès du grand public.
Je reste dubitatif sur la question de savoir si c'est à elle qu'il revient de communiquer directement. On pourrait imaginer que ce soit la Commission nationale du débat public, ou encore tout autre organisme, qui en soit chargé. Quoi qu'il en soit, on ne peut voir perdurer une situation dans laquelle dès que l'ANSES prend une décision portant sur une molécule ou sur une procédure, par exemple dans le secteur agroalimentaire, une polémique – tantôt de nature interministérielle, associative ou citoyenne – naisse immédiatement, ce que je regrette profondément, et mette le feu au pays.
Lorsque l'on a décidé qu'une molécule était bonne, ou mauvaise, il faut faire oeuvre de pédagogie et expliquer simplement cette décision aux citoyens. Nous sommes par ailleurs capables de fournir de telles explications et d'organiser un débat public lorsqu'il s'agit d'expliquer à nos concitoyens pourquoi un tracé d'autoroute a été choisi plutôt qu'un autre.
Cet amendement, qui est modéré, vise à ce que l'ANSES, lorsqu'elle prend une décision, dispose des moyens de l'expliquer au grand public. En effet, tout le travail des états généraux de l'alimentation a été de chercher des terrains d'entente et de réconciliation.
Quinze organisations non gouvernementales siégeaient dans l'atelier 11 que j'animais : elles ont toutes reconnu que l'ANSES souffrait d'un défaut de communication, que nous avions besoin de sortir des guerres de religion et qu'une pédagogie de la science et de ses effets s'imposait. Il fallait à leur sens expliquer ses décisions, qu'elles soient positives ou négatives.
C'est à mon sens très important : il faut améliorer les protocoles. Je n'ai jamais été favorable au fait que le Parlement se prononce sur tout, et à tout moment. En revanche, nos institutions doivent être fortes, populaires, pédagogiques et citoyennes.