À mon sens, demain, les drones seront programmés pour traiter tel endroit d'un champ et pas tel autre. Ce monde qui arrive, nous le voyons aujourd'hui dans les salons professionnels. La vraie question que nous devrions nous poser, à l'Assemblée nationale – j'espère que nous aurons l'occasion de le faire au cours de cette législature – , c'est comment faire en sorte que ce progrès technologique soit partagé par le plus grand nombre d'agriculteurs. Lisez les traités d'agronomie, par exemple les écrits de Marcel Mazoyer : à chaque saut technologique, on laisse du monde au bord de la route, des agriculteurs qui ne peuvent pas raccrocher les wagons. Tel est le sujet qui devrait nous préoccuper : comment aller de l'avant.
C'est pour cette raison qu'il faut expérimenter, comme le prévoit le présent article. Il ne s'agit pas de généraliser les drones, chacun ayant un drone chez soi, ni de traiter n'importe comment. Il s'agit d'expérimenter, dans un cadre bien défini, qui sera encore précisé par des amendements, je crois. L'expérimentation sera conduite, par exemple, dans des fermes relevant du plan Écophyto ou dans des centres de recherche, afin d'engranger des retours d'expérience, pour savoir si c'est bénéfique ou non. Voilà ce que prévoit cet article, que je soutiens de toutes mes forces.