Madame la ministre des solidarités et de la santé, le tabac tue chaque année 78 000 personnes en France. Nous sommes tous concernés ; nous sommes tous touchés – ces personnes sont des proches, des amis, un membre de notre famille ou un collègue de travail.
Madame la ministre, vous avez fait de la lutte contre le tabagisme, notamment chez les jeunes, votre cheval de bataille.
Un arsenal de mesures a concouru à la baisse de la consommation que nous constatons aujourd'hui : mise en place d'un fonds de prévention ; augmentation de la prise en charge de 50 à 150 euros pour les substituts nicotiniques ; paquet neutre ; « mois sans tabac » ; diversification des activités de commerce de proximité des buralistes. Enfin, l'augmentation du prix du paquet de cigarettes est sans nul doute la grande mesure qui a permis l'inversion de la courbe de la consommation du tabac.
Notre objectif de faire passer le paquet de cigarettes à 10 euros d'ici à 2020 va donc dans le bon sens.
Le baromètre annuel de l'agence Santé publique France, que vous avez présenté ce lundi, fait état d'une baisse d'un million du nombre de fumeurs en un an, ainsi que d'une baisse notoire de la consommation de tabac chez les plus défavorisés. C'est du jamais vu depuis 2000 !
Cette politique combinant dissuasion, accompagnement et prévention s'avère payante. Nous devons aller plus loin pour protéger les adolescents du tabac, pour accompagner le sevrage tabagique, pour établir une traçabilité indépendante des produits du tabac, pour une fiscalité européenne, pour la mise en place d'accords transfrontaliers de prévention.
Nous ne pouvons en effet tolérer que le tabac soit l'équivalent d'un crash d'avion par jour. Madame la ministre, je connais votre détermination : vous avez l'ambition, avec Gérard Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics, de faire tomber le nombre de fumeurs de 27 % à 17 % en moins de dix ans. Pouvez-vous nous dire quelles sont les priorités de votre programme national de réduction du tabagisme ?