En deux mots, je voudrais expliquer pourquoi je vais voter l'amendement de Dominique Potier. Il permet de lutter contre un phénomène que j'ai déjà exposé en commission des affaires économiques, durant l'audition de divers organismes syndicaux et au cours des échanges que nous avons eus avec M. le ministre. Ce phénomène, que l'on rencontre dans le nord de la France mais également ailleurs, particulièrement dans les départements de Seine-Maritime, de l'Aisne et dans une moindre mesure des Ardennes, va à rebours des débats que nous avons eus hier dans l'hémicycle sur les produits phytopharmaceutiques et l'interdiction en France de certains d'entre eux.
Je m'explique : certains acteurs belges, faute d'espace sur leur territoire, viennent louer ou sous-louer des terres agricoles situées dans notre région, sur lesquelles ils utilisent leurs propres semences et des produits qui leur appartiennent. Il y a d'ailleurs, monsieur le ministre, un cas que je vous demanderai d'examiner, dans lequel le Service régional de l'alimentation – SRAL – est d'ailleurs intervenu, car il a pu identifier à la frontière certaines substances et certains produits interdits sur notre sol.
On voit bien, avec la culture de la pomme de terre, qu'une distorsion de concurrence se crée sur les terres, et on peut très bien imaginer la rémanence que pourraient avoir à long terme certaines substances interdites sur notre sol par nos propres lois, à cause de telles situations. Cet amendement, même s'il ne règle pas totalement ce problème, peut y contribuer.