Ma question s'adresse à M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
L'hydrogène, à condition qu'il soit vert, permet de répondre aux enjeux de la transition énergétique tout en garantissant l'indépendance de la France face aux Chinois qui contrôleront 90 % de la production mondiale de batteries en 2030.
Si les industriels et les usagers commencent à prendre conscience de la nécessité de sortir du diesel et de l'essence – je tiens, monsieur le ministre d'État, à saluer votre détermination lorsque vous avez annoncé, en juillet dernier, la fin de la vente des voitures à essence et diesel d'ici à 2040 – , il nous faudra aussi repenser notre stratégie face aux véhicules hybrides et au « 100 % batterie » pour passer à la mobilité avec des piles à combustible.
La mobilité, c'est aussi le train. Alors que seule la moitié du réseau français est électrifiée, l'autre moitié, soit 15 000 kilomètres de voies ferrées, fonctionne en général avec des trains tirés par des motrices diesel. Nos voisins allemands, puis italiens et maintenant autrichiens, ont fait le choix du train à hydrogène. Nous devons leur emboîter le pas sans tarder. Pour adopter l'hydrogène, il faut l'essayer : je vous propose donc, monsieur le ministre d'État, de passer de la parole aux actes en faisant circuler notre premier train à hydrogène sur la ligne TER reliant Bordeaux à Bergerac et Sarlat.
Les applications de l'hydrogène sont nombreuses : alimentation électrique des data centers, camions réfrigérés avec pile à combustible au Japon, stockage sous forme d'hydrogène de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire à La Réunion, prototype d'ascenseur permettant de supprimer l'utilisation du plomb et du cadmium, développement par le Centre national de la recherche scientifique – CNRS – de bio-piles remplaçant le catalyseur chimique par des enzymes bactériennes. Je pense aussi à la découverte surprenante de chercheurs australiens qui ont développé une peinture solaire pouvant générer de l'hydrogène, ou encore à l'invention d'une start-up que j'ai rencontrée hier, ici même, dans mon bureau de l'Assemblée nationale, et qui a mis au point des capsules à hydrogène basse pression qui fonctionnent sur le même principe qu'une éponge.
Je termine ma question…