La négociation des traités de libre-échange comme le CETA – l'accord économique et commercial global, auquel vous avez trinqué – ou l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur aggravent la menace, tandis que la politique agricole commune se réduit progressivement comme peau de chagrin. Vous appelez à la patience et à la concertation, mais nos agriculteurs n'ont plus le temps. Ils sont pris à la gorge : 30 % d'entre eux gagnent moins de 350 euros par mois.
Sur la seconde partie du texte en débat, Gouvernement et majorité nous ont offert un florilège de mesures d'affichage qui n'étaient assorties d'aucune disposition d'accompagnement. Le texte fixe l'objectif louable de 50 % de produits bios ou du terroir dans les cantines d'ici 2022, mais la loi ne prévoit aucun dispositif d'accompagnement pour les communes et les familles défavorisées. C'est également le cas pour les mesures relatives au bien-être animal et aux produits phytosanitaires. Pourtant nos paysans sont pris au piège des logiques de dumping social et environnemental. On ne peut sortir de ces difficultés avec des mesures symboliques, sans harmonisation européenne et sans mieux protéger les frontières de l'Europe. Discuter des phytosanitaires sans parler de la façon dont on accompagne concrètement nos agriculteurs relève de la gesticulation. Nous sommes convaincus de l'exigence de sortir du glyphosate dans un délai de trois ans. Ce délai doit être tenu, mais la loi dont nous avons débattu et les amendements proposés en pleine nuit…