Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je commencerai mon propos par une référence à un philosophe, que j'affectionne beaucoup, Michel Serres : « Habitats premiers. Le lieu matriciel où nous résidâmes neuf mois. [… ]. Héritière lointaine de ces gîtes primitifs, la maison, enfin. » Comme l'indique le philosophe dans son livre Habiter, les problématiques liées à l'habitat sont anciennes, mais demeurent l'une des principales préoccupations contemporaines. Cette question touche des millions de nos concitoyens, en raison du manque de logements, de leur prix sans cesse croissant qui les rend inaccessibles pour de nombreuses familles ou de leur performance énergétique insuffisante.
À travers la question de l'habitat se pose celle de la mutation permanente de nos sociétés. Vivre-ensemble, innovations technologiques, crise énergétique à venir, évolution des familles, besoins fondamentaux : les défis qui nous assaillent sont nombreux.
Un premier pas en la matière a été fait en 2010 avec le programme « Habiter mieux ». Il nous faut désormais poursuivre la démarche entreprise.
Habiter mieux, c'est d'abord favoriser la transition énergétique et la lutte contre la précarité énergétique. Rappelons quelques chiffres : selon le plan de rénovation énergétique présenté en novembre dernier, le nombre de « passoires thermiques » s'élève à 7 millions, dont 3,8 millions occupées par des ménages en situation de précarité. C'est beaucoup trop. Nous devons tout faire pour redynamiser la rénovation des logements et permettre à tous de vivre dans un habitat durable et économique. En réalisant de simples petits travaux, comme le fait de changer des ampoules ou de recouvrir les conduits d'eau chaude, on peut faire baisser les charges de 300 à 400 euros par an. Ainsi, lutter contre cette précarité énergétique, c'est aussi augmenter le pouvoir d'achat des ménages, notamment des plus modestes.