… et, même s'ils s'intéressent aux sujets dont nous discutons, ils n'ont pas pu assister à nos travaux. Peut-être viendront-ils faire un tour ce week-end, avant de suivre les séances qui se succéderont non-stop sur le projet de loi d'abord examiné par leur commission. Et les collègues qui ont assuré le travail sur le texte sur l'agriculture et l'alimentation ont été dans la même situation.
Avant que ces trois textes ne s'enchaînent, nous avions examiné – pardon de vous contredire, monsieur Lagarde – un projet de loi assez conséquent sur l'asile et l'immigration, qui nous avait déjà demandé beaucoup de travail. Pour celles et ceux qui arrivent à être là, pour celles et ceux qui ne sont pas présents, pour les agents, pour les citoyens qui nous regardent et ne comprennent pas pourquoi, sur de tels amendements, il y a si peu de monde – je répète que plusieurs travaux sont menés en parallèle – , l'intelligibilité des débats devient difficile.
Le groupe majoritaire a la possibilité de s'organiser pour faire tourner ses députés. Il dispose de collaborateurs qui peuvent assurer le travail. Peut-être ses députés ont-ils l'impression que « ça roule très bien », pour reprendre l'expression d'un collègue. Mais, s'ils se demandent comment ils ont légiféré et comment ils se sont sentis depuis plusieurs mois, je ne pense pas qu'ils puissent juger ce bilan satisfaisant, ni individuellement ni collectivement. M. Lagarde a eu raison de le souligner : il s'agit de savoir comment nous imaginons pouvoir travailler, malgré les désaccords qui nous opposent, afin d'assurer la mission qui nous a été confiée. La session extraordinaire nous mènera jusqu'en août. Si nous poursuivons à ce rythme, j'ai du mal à imaginer que, lorsque nous examinerons la réforme constitutionnelle, nous soyons au mieux de notre forme physique et intellectuelle, pour être à la hauteur des enjeux qui s'annoncent.
Nous insistons à notre tour pour que ce point soit abordé en Conférence des présidents et que le rythme qui nous a été imposé jusqu'à présent soit un peu revu.