Intervention de Delphine Gény-Stephann

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 14h30
Mission d'information sur le suivi des négociations liées au brexit et l'avenir des relations de l'union européenne et de la france avec le royaume-uni

Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances :

Vous avez également évoqué le domaine de la pharmacie. Le cadre et les contraintes réglementaires sont spécifiques, très européens. Un accord bilatéral sera négocié. Pour nous, c'est un point important puisque la France exporte pour 1,7 milliard d'euros de produits médicaux vers le Royaume-Uni. C'est un marché important. Nous y serons attentifs. Nous souhaitons maintenir la fluidité des relations, donc obtenir des mécanismes de reconnaissance mutuelle à condition que le Royaume-Uni soit raisonnable dans sa volonté d'indépendance réglementaire. Là encore, il faudra trouver un équilibre entre l'émancipation et la fluidité.

Le sujet de Commonwealth ne me semble pas très sérieux. Nous découvrirons peut-être, à la pratique, que celui-ci dispose d'éléments de négociation particuliers. En tout cas, la capacité de négociation de l'Union à vingt-sept nous paraît bien plus intéressante que celle du Royaume-Uni, même avec son passé très prestigieux dans le monde.

La possibilité de signer des accords indépendants est le principal intérêt d'une sortie de l'union douanière, pour le Royaume-Uni. Peut-être, en étant seuls, les Britanniques pourront-ils faire valoir des positions sur des thématiques qui leur sont très spécifiques et qui leur tiennent à coeur. Mais, d'un point de vue macroéconomique, nous n'y voyons pas un danger pour l'Union à vingt-sept.

Concernant l'accompagnement des filières et des PME par la DGE, nous avons organisé des réunions filière par filière, avec les entreprises. Nous faisons en sorte que les recommandations diffusent dans tout le tissu des filières, jusqu'aux plus petites entreprises. Nous utiliserons les réseaux territoriaux, via les DIRECCTE et les CCI. Nous distribuerons des kits d'information et de diagnostic, pour que les entreprises puissent systématiquement vérifier qu'elles ont pris les bonnes mesures en matière de droits de douane, de certification ou de propriété intellectuelle ou, en tout cas, qu'elles ont bien anticipé ce qui serait à faire. Nous veillerons en particulier à informer les petites entreprises qui ne commercent actuellement qu'au sein de l'Union, y compris vers le Royaume-Uni.

Concernant les activités traditionnelles d'EDF au Royaume-Uni, ce groupe pourrait subir comme d'autres installés dans ce pays l'impact lié au Brexit que nous anticipons en termes d'activité et de croissance. Pour les groupes français très exposés au Royaume-Uni, le Brexit n'est pas une très bonne nouvelle.

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