Nous avons pris connaissance de cette étude Deloitte, qui évalue à environ 1 800 les pertes d'emplois en France. Je précise que cette étude concerne l'industrie automobile au sens large, incluant les constructeurs et les équipementiers. Pour ma part, je représente uniquement les premiers. Les coûts par véhicule augmenteraient de 3 à 4 000 à euros dans les deux sens, qu'il s'agisse des véhicules produits au Royaume-Uni par nous ou par d'autres, ou des véhicules produits en France puis exportés vers le Royaume-Uni. Le risque est donc très élevé. L'usine de PSA à Poissy a connu plusieurs journées de chômage technique dès septembre 2016, seulement deux mois après l'annonce du Brexit. Et pour cause, les véhicules produits sur cette ligne ne partaient plus vers le Royaume-Uni, où le marché avait commencé à chuter.
Par ailleurs, je précise que les calculs de l'étude Deloitte reposent sur une hypothèse de hard Brexit et incluent une évaluation de la variation de la livre et des surcoûts réglementaires. Même sans cela, les seuls 10 % de droits de douane nous excluraient du marché. C'est la raison pour laquelle nous défendons l'idée que le hard Brexit est impossible, dans notre secteur comme dans d'autres. La seule solution est donc un Brexit assez soft.