PSA compte désormais des usines Opel en Allemagne et en Pologne, et deux usines Vauxhall au Royaume-Uni. Le Brexit a été annoncé en juin 2016 et cette acquisition s'est faite en août 2017. Peut-être est-ce le signe que le Brexit ne fait pas si peur que cela aux grands groupes, qui se sentent capables d'assumer ce type de risque ? Au-delà, être présent des deux côtés de la Manche nous permet d'avoir une information complète, et améliore le partage entre nos industries. De ce fait, nous espérions obtenir de nombreuses informations. Mais finalement, ce qui nous revient, c'est que les constructeurs automobiles britanniques se sentent démunis. Les décisions ne sont pas prises. L'on a le sentiment que le gouvernement britannique joue la montre et attend la dernière minute pour exprimer ses propositions. Tout prend du retard. Les propositions mises sur la table semblent vagues. Le sujet d'un partenariat douanier est encore mal défini. Pourtant, l'échéance de mars 2019 arrivera très vite.
Par ailleurs, la période dite de transition, qui devrait durer une vingtaine de mois, n'aura rien de tel. Désormais, en effet, mars 2019 marquera le début des négociations du nouvel accord. Or les exemples passés montrent qu'il faut au moins cinq ans et parfois même quinze ou vingt pour négocier un accord de libre-échange. Certes, l'accord à venir sera de nature inédite puisqu'il partira de l'égalité pour aller vers la disjonction. Mais nul ne sait si sa négociation prendra plus ou moins de temps que ce qui a été observé par le passé avec d'autres pays. Ce n'est pas la transition qui débutera en mars 2019, mais bien le coeur du problème. J'estime qu'il existe un véritable risque à retarder sans cesse le coeur des négociations.