Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du mercredi 30 mai 2018 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, rapporteur :

L'état des lieux est en revanche plus mitigé s'agissant des fonctions organiques de nos armées. Il suffit pour s'en convaincre de se rappeler que vous nous avez confié cette mission le même jour que l'audition de la responsable du programme Source Solde, qui doit réparer les pots cassés de Louvois…

Au-delà même de ce grave échec, dont notre rapport s'attache d'ailleurs à tirer les leçons, nous avons étudié le paysage des 650 applications numériques du champ organique ‒ sur les 1 600 applications au total qu'opère le ministère selon son directeur général des systèmes d'information et de communication. Il en ressort que ce paysage est constitué de systèmes hétérogènes, de générations si différentes que leur interconnexion n'est pas toujours fiable. C'est à la nécessité de gérer cet héritage informatique que tient l'enjeu de ce que l'on appelle l'urbanisation des systèmes d'information, c'est-à-dire l'articulation des systèmes entre eux, chantier dans lequel il reste beaucoup à faire. Si les armées sont déjà largement numérisées dans le champ opérationnel, où tout est déterminé par les nécessités du combat, elles ont bien davantage de marges de progression dans la numérisation de leurs fonctions organiques, dans lesquelles ne pèsent pas les contraintes de la concurrence.

Il apparaît aussi que, dans ce domaine, les armées ont clairement des marges de progression dans trois séries de fonctions.

Primo, les relations du ministère avec ses administrés, sur le mode de la « relation client ». C'est dans ce domaine que les usages civils du numérique sont pourtant les plus aisément transposables. Aujourd'hui, nos soldats ont plus de liens numériques avec la FNAC ou Amazon qu'avec leur employeur. Il serait fâcheux que ce soit Google ou LinkedIn, sans parler de Facebook, qui en sache plus que les armées sur leurs propres soldats. En plus d'évidentes questions de sécurité, il faut relever le décalage entre la vie numérique du ministère et les pratiques sociales de soldats qui, nés à la fin des années 1990, sont des digital natives qui ont grandi avec le numérique.

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