Prenons aussi l'exemple de la fabrication additive, également appelée impression 3D. Ce pourrait être une quatrième révolution industrielle, qui intéresse notre industrie mais aussi nos armées, directement, car elle peut révolutionner leur logistique en opérations. J'ai pu le mesurer la semaine dernière lors de mon déplacement en République centrafricaine : le sous-groupement tactique interarmes que nous y entretenons est contraint d'acheminer et d'entreposer sur place nombre de pièces de rechanges différentes, au point que cela constitue un véritable montage de ferraille. Ce poids logistique pourrait être considérablement allégé si la force déployée pouvait créer les pièces de rechange dont elle a besoin par des moyens de fabrication additive. Les Marines américains, forts de leur retour d'expérience d'Irak, fondent en la matière de grands espoirs sur cette technologie. Schématiquement, l'acquisition d'un équipement ne serait plus assortie de la commande d'un nombre important de pièces de rechange, mais de la livraison des plans permettant de fabriquer celles-ci au moyen d'imprimantes 3D.
Autre innovation de rupture à venir : la course au calcul intensif. Les capacités des supercalculateurs augmentent et permettent de nouvelles applications, notamment en matière de simulation des phénomènes physiques, d'aide à la décision et d'optimisation.