Deuxième remarque brève : l'ordinateur, comme l'ensemble de nos « jouets » informatiques, nous apportent beaucoup, mais c'est lorsqu'ils tombent en panne que l'on prend la mesure de notre dépendance numérique. Aujourd'hui, les armées américaines apprennent aux soldats à s'orienter avec des cartes, sans GPS, et aux marins à naviguer au sextant, sans satellite. Ainsi, il faut non seulement veiller à la résilience de nos équipements numériques, mais aussi à conserver nos aptitudes à opérer en mode dégradé, c'est-à-dire sans moyens numériques, pour le cas où nos matériels informatiques seraient indisponibles.
Nous tenons aussi à rappeler que gagner la bataille technologique ne suffit pas à gagner la guerre. Les conflits récents dans lesquels ont été engagées les armées américaines ont bien montré que gagner la guerre, c'est avant tout gagner la paix, c'est-à-dire acquérir la confiance des populations pour stabiliser les théâtres d'opération, ce que la machine ne suffira jamais à faire. Ne cédons pas à l'hybris technologique.