En tant qu'ancienne journaliste, je veux souligner l'importance d'accompagner cette loi par d'autres mesures pour mobiliser les journalistes dans la lutte contre les fausses informations. Avec ma collègue députée, Michèle Victory, nous venons de remettre nos conclusions après avoir mené une mission flash sur la prévention de la radicalisation à l'école. Nous avons constaté la grande fragilité des jeunes en matière de désinformation. Elle concerne le complotisme qui n'est qu'une partie visible de l'iceberg, mais aussi des informations bien plus banales du quotidien qui déforment parfois la réalité de manière plus insidieuse. Je pense à l'information qui véhicule des images fausses et stigmatise certaines populations sur le fondement de chiffres erronés, d'histoires caricaturales ou d'images qui suscitent en permanence la peur et privilégient la sinistrose – même si ce problème est bien au-delà de cette proposition de loi.
Les journalistes doivent se saisir plus régulièrement de ces questions et il faut aussi qu'ils aient à nouveau du temps pour effectuer un travail de qualité – parce qu'il est cent fois plus rapide d'élaborer une fausse information qu'une bonne information, et qu'ils sont souvent pressés comme des citrons.
Comment pouvons-nous nous mobiliser, plus généralement, sur la qualité de l'information fournie pour accompagner cette loi sans froisser, sans brider, mais en désignant plus franchement tout ce qui fausse l'information, y compris le manque de moyens et la course à l'audimat ?