Intervention de Sandrine Cormier

Réunion du jeudi 24 mai 2018 à 14h00
Groupe de travail sur le développement durable dans la gestion et le fonctionnement de l'assemblée nationale

Sandrine Cormier, chef de projet :

Le Club constitue encore un lieu d'échange d'informations, de documents et de méthodes, soit parce que l'on veut les éprouver, soit parce que l'on souhaite les partager avec ses pairs dans une logique d'open source. On échange autant sur des idées que sur les pratiques. Partager sur les idées peut conduire à partager des besoins, ce qui peut aboutir à la constitution de groupes de travail. Partager sur les pratiques permet, sur la base de l'expérience, de s'assurer que le process est clair, qu'il peut être démultiplié, et que chacun peut s'en emparer par la suite.

Par ailleurs, ces échanges font fonction de mini benchmark, et, lorsque l'on s'interroge sur un sujet, notamment lié à la veille réglementaire comme la mise en oeuvre des dispositions d'un décret, il est utile de savoir comment d'autres ont procédé. En effet, s'engager dans une démarche précise dans ce contexte nous fournit des arguments vis-à-vis de notre propre hiérarchie, et nous permet d'entamer une réflexion.

Au risque de surprendre, je dirais que le Club est aussi un refuge, car le développement durable ne constitue pas au quotidien une démarche simple, et nous avons parfois l'impression de prêcher dans le désert ou de ne pas être entendus. Ainsi, dans un domaine nous échappant parfois par ses dimensions, nous ressentons régulièrement un sentiment d'inachèvement. Le Club est constitué de structures de toutes tailles, et une personne est parfois seule chargée du développement durable là où elle travaille.

Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais la transversalité dans les services, par exemple, n'est pas toujours évidente. Et pouvoir en parler entre nous peut être l'occasion de trouver de petites astuces, des tactiques et des arguments auxquels nous n'avions pas pensé. Ces échanges sont encore l'occasion de nous interroger mutuellement sur la cohérence de nos actions.

Comme Hélène Rambourg l'a dit, dans le cadre du développement durable, nous avons beaucoup d'idées sur des sujets divers qu'il nous semblerait opportun de développer, mais nous réalisons qu'ils ne font pas nécessairement écho, ce qui génère de la frustration. C'est pourquoi il est important de pouvoir en parler dans le cadre du Club.

Travailler en coopération constitue par ailleurs un accélérateur, c'est une forme d'émulation que de se dire que si d'autres y sont parvenus rien n'empêche que j'y arrive moi-même. Au sein de Pôle Emploi, des collègues appartenant à d'autres services nous envient d'ailleurs parfois cette possibilité d'échanger très rapidement avec d'autres organismes. Nos collègues du service des achats et marchés, par exemple, nous demandent souvent de nous renseigner auprès de membres du Club afin de savoir comment ils ont pu gérer telle ou telle situation.

À travers ce club, nous ouvrons ainsi des portes, ce qui aurait probablement été difficile dans un cadre plus institutionnel.

Enfin, je dirais que le Club constitue une carte de visite. Je prendrai l'exemple de l'achat de papier, pour lequel nous avons travaillé d'arrache-pied en 2017, et qui nous a permis d'acheter 100 % de papier recyclé. Un décret recommandait bien une augmentation progressive de la part de l'usage du papier recyclé, mais nous avons décidé d'aller au-delà ; nous avons fait valoir que lorsqu'un organisme comme Pôle Emploi essaie d'aller au-delà de ses obligations légales, il embarque avec lui d'autres organismes publics, qui se proposeront à leur tour d'en faire autant.

C'est pourquoi je parle de carte de visite : nous ne sommes pas seuls devant une évolution ou un nouveau marché, d'autres organismes partagent notre dynamique et nous nous soutenons mutuellement, ce qui nous fait du bien.

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