Intervention de Joël Giraud

Réunion du mercredi 23 mai 2018 à 9h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud, rapporteur général :

Merci, monsieur le président-directeur général, pour votre enthousiasme toujours intact au service de La Poste.

Vous démontrez qu'une grande entreprise publique est aujourd'hui capable de s'adapter à des évolutions parfois extrêmement rapides du monde dans lequel elle évolue. Je pense que la vision partagée dont vous avez parlé tout à l'heure est sans doute l'une des clefs fondamentales de la réussite. Cela me fait me replonger en un certain passé où je signais un bilan d'ouverture de La Poste et où je peinais à créer un établissement public industriel et commercial avec des capitaux propres qui soient positifs, ce qui fait que certains députés ici présents, comme Jacques Savatier, me reprochent toujours d'avoir valorisé des actifs à l'époque – mais c'est de l'histoire ancienne. Simplement, nous voyons quelle fut l'évolution du groupe La Poste.

À la suite du président Woerth, je pense important que vous nous disiez où nous en sommes du rapprochement avec CNP Assurances, évoqué un peu partout, et que vous nous livriez votre vision, mais j'ai une question plus « sociale », qui concerne l'accessibilité bancaire. La procédure du droit au compte devait permettre à un certain nombre de personnes en difficulté sociale – SDF, migrants, demandeurs d'asile – d'avoir un accès à un compte. Au total, on s'aperçoit que ce droit est exercé, le cas échéant, via le livret A, c'est-à-dire que c'est La Banque Postale qui remplit cette mission d'accessibilité bancaire en lieu et place des banques, tout simplement parce que la procédure du droit au compte est extrêmement complexe, beaucoup plus complexe que l'ouverture d'un livret. Avez-vous le sentiment que le secteur bancaire se défausse d'une partie de ses obligations en reportant sur La Poste la charge de cette mission de service public ? C'est un peu mon impression. Et la compensation versée par l'État, 210 millions d'euros en 2017, couvre-t-elle les coûts de ces missions de service public ? Et, finalement, le livret A est-il le bon véhicule pour combler les lacunes d'un droit au compte qui ne fonctionne pas bien ?

Plus anecdotiquement, puisque M. Carlos Ghosn nous a dépeint un avenir radieux avec la perspective de l'arrivée de véhicules autonomes sur le marché, La Poste se prépare-t-elle, comme beaucoup d'acteurs de la distribution de colis, à cette intéressante mutation ? Avec 80 000 véhicules, son parc est considérable.

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