– Je me réjouis qu'une divergence de points de vue soit apparue sur le glyphosate, car l'émotion qui en a résulté est à l'origine de ce travail sur l'évaluation des procédures d'évaluation. Le doute est un chemin de recherche de vérité.
Une chose m'a frappée dans nos auditions : alors que les institutionnels nous décrivent des protocoles, des organisations et des méthodes qui ont l'air de bien fonctionner, les représentants des citoyens nous expliquent que cela ne fonctionne pas bien – je caricature volontairement.
Il faut prêter une grande importance aux signaux faibles : comment peut-on les percevoir et comment doit-on les interpréter, s'il y a lieu ? Cette vigilance sur les signaux faibles est la clé de la surveillance d'un produit après sa mise sur le marché.
S'agissant de produits d'une haute technicité, il est nécessaire de recourir à des experts qui les connaissent, pour avoir travaillé sur eux. Il faut être transparent sur le sujet, mais ne pas rejeter ce lien, qui n'est pas forcément un lien d'intérêts, sans quoi on se couperait d'expertises de qualité.
L'exigence réglementaire doit également être précisée : qu'est-ce qu'un effet nocif sur la santé humaine, qu'est-ce qu'un effet inacceptable sur l'environnement ? Il faut définir des seuils à partir desquels un effet est nocif ou inacceptable.
La complexité de ces questions explique peut-être qu'une divergence de points de vue soit apparue. Je répète que c'est une bonne chose puisqu'elle nous permet d'avancer. S'il n'y avait aucune divergence de points de vue, ce serait extrêmement inquiétant !