– Concernant les interfaces, l'OST a développé un indicateur d'interdisciplinarité, toujours en phase de test. Depuis un an et demi, nous menons une analyse textuelle à partir du corpus des termes du titre, des mots-clés et de l'abstract des articles, sans tenir compte des nomenclatures. Ainsi, dans le cadre de l'évaluation de la stratégie nationale de recherche (SNR), nous constituons des corpus pour chacun des dix défis de la SNR afin de retracer l'évolution de la spécialisation de la France. L'exercice est difficile car les stratégies sont très multidimensionnelles. Nous avons ainsi recherché tout ce qui concernait le cancer dans le corpus des brevets et publications. Ce travail de data science est très intensif en temps et en intelligence, mais produit des résultats intéressants.
Nous menons également un travail de comparaison entre les pays européens non anglophones en sciences humaines et sociales. L'Espagne, l'Italie et l'Allemagne semblent engagées dans une dynamique plus forte que la France. Ainsi, si notre pays est, comme je l'ai souligné, devenu plus spécialisé en économie, les Allemands ont suivi le même mouvement mais avec un impact plus important.
Le classement CWTS de l'université de Leiden ne retient que les publications en anglais, considérant qu'un classement global désavantagerait les pays non anglophones. Prendre en compte les articles en allemand ou en français augmente le nombre de publications pour les pays concernés mais fait baisser leur impact. Il faut équilibrer ces deux aspects : on peut reprocher à juste titre à des bases de données internationales comme Scopus de présenter un biais en faveur de l'anglais, mais il n'est pas facile de corriger ce biais.