Mon euroscepticisme réel ou prétendu ne m'empêche pas d'être d'accord avec ce qu'a dit M. Arthuis. Les ressources propres, constituées en grande partie des droites de douane, ont diminué drastiquement avec la multiplication des accords de libre-échange avec l'extérieur. C'est une politique de gribouille, qui consiste à scier la branche sur laquelle l'Union européenne est assise. Non seulement, cela met en compétition l'ouvrier français qui travaille 35 heures par semaine avec l'ouvrier chinois qui dort 35 heures et travaille le reste du temps, sans bénéficier d'aucune des conquêtes sociales que nous connaissons, mais nous avons facilité l'invasion de notre marché. Et cela continue !
Pourtant, la solution ne consiste pas en la création d'un impôt européen. M. Arthuis a certes été prudent, en disant que cela diminuerait sans doute la part des prélèvements obligatoires nationaux, l'Union Européenne prenant à sa charge certaines des obligations des États… Pour ma part, je n'y crois pas du tout. L'histoire de l'humanité depuis l'invention de l'impôt s'inscrit en faux. Aucun impôt nouveau ne s'est traduit par la suppression d'impôts existants.
Il faut donc revenir au pacte européen originel : une zone de libre-échange composée de pays de même niveau de vie et de protection sociale. Et adopter un protectionnisme intelligent contre la concurrence déloyale des masses laborieuses d'Asie ou d'Afrique.