Nous ne pouvons pas continuer à avoir des gouvernements qui se comportent ainsi avec les félicitations de leurs concitoyens qui les réélisent, et qui, après avoir injurié l'Union européenne, bénéficient d'aides de l'Union qui représentent en moyenne 4 % de leur PIB chaque année. Ce n'est pas possible ! Avons-nous une politique européenne ? La France doit répondre en donnant l'exemple, mais elle donne parfois le mauvais exemple. Tous nos gouvernements veulent une politique européenne d'immigration, mais nous avons laissé tous seuls les Italiens pour gérer les problèmes de l'immigration dans le canal de Sicile, et le ministre de l'intérieur italien pour négocier avec les réseaux de passeurs en Libye.
Oui, nous devons maintenir la PAC, ses objectifs d'indépendance alimentaire, de qualité alimentaire, d'une agriculture prenant mieux en compte la protection de l'environnement, et définir le nouveau projet avant de parler de financement. Sinon, nous adopterions un mauvais financement pour un mauvais projet. Les dernières adaptations n'ont pas été bonnes, les agriculteurs souffrent, nous avons besoin d'une politique différente.
Pour la politique de cohésion, nous défendons que des pays comme la France aient accès aux fonds structurels mais nous devons changer nos manières de les utiliser. J'ai l'honneur d'avoir été un conseiller régional dans une région qui n'existe plus ; 1 000 projets locaux étaient financés par l'Union européenne chaque année. Le président de la région pouvait ainsi affirmer, au bout de six ans, qu'il avait contribué à financer toutes les communes par des fonds européens – qui servent donc à du clientélisme régional. Si les fonds étaient utilisés pour de véritables projets avec une dimension européenne, de par leur montant ou leur qualité de projet-pilote, alors nous serions crédibles et aurions une argumentation plus convaincante.